La forme suit la fonction, dit-on. Mais parfois, l’art s’en mêle — et sublime l’objet du quotidien. C’est l’idée derrière la dernière collection capsule signée Eastpak, qui invite l’univers iconoclaste de Jean-Michel Basquiat à s’imprimer sur ses sacs les plus emblématiques. Résultat : une série de pièces où le design industriel croise l’énergie brute du néo-expressionnisme.

À première vue, c’est du Eastpak pur jus : les modèles Day Pak’r, Shopp’r Tote, Resist’r Case ou Up Roll répondent présents, fidèles à l’ADN de la marque — durabilité, praticité, solidité. Mais à y regarder de plus près, quelque chose d’autre palpite sur la toile noire ou la coque rigide blanc cassé. Des mots griffonnés comme des cris. Une couronne rouge, sérigraphiée, totem visuel instantanément reconnaissable. Des fragments de Pegasus, œuvre dense créée par Basquiat en 1987, déclinée ici en imprimé monochrome. Des détails comme autant de rappels de l’artiste, disparu trop tôt, mais dont l’impact culturel continue de défier le temps.
Les lignes restent sobres, mais les clins d’œil sont nombreux : cordons imprimés de la célèbre couronne, gravures laser sur les poignées télescopiques, marquages personnalisés à l’intérieur comme à l’extérieur. Et au centre de la collection, une pièce inédite : le Crown Bag, banane compacte et urbaine, qui concentre à elle seule l’essence du projet — une alliance entre utilité pure et geste artistique.
Conçue avec des matériaux premium, renforcée par un traitement TPE pour garantir sa tenue, chaque pièce de cette collaboration assume une double ambition : répondre aux exigences d’un usage quotidien, tout en rendant hommage à l’un des créateurs les plus singuliers de la fin du XXe siècle.
Ce que propose Eastpak ici, ce n’est pas seulement une ligne d’accessoires à l’esthétique forte. C’est un manifeste discret pour un art qui sort des musées, qui s’accroche aux épaules, qui accompagne la ville. Une manière de porter Basquiat, littéralement, à hauteur d’homme.
