Iris Pourpre de Desmirail 2019 : un Haut-Médoc racé à l’élégance discrète

Il y a dans ce vin un charme de pur-sang. Un équilibre entre puissance et grâce, entre classicisme bordelais et regard contemporain. Iris Pourpre de Desmirail 2019, c’est l’autre visage d’un grand nom du Médoc, une déclinaison accessible mais sérieuse, cousine assumée du Château Desmirail, Troisième Grand Cru Classé de Margaux.

Son nom évoque à la fois la finesse florale et la puissance animale : l’iris pour la grâce, la jument pour l’énergie. Et ce n’est pas qu’une coquetterie marketing : dans la bouteille, on retrouve effectivement ce jeu de contrastes. Un vin précis, soigné, qui n’a rien d’un second choix.

Issu d’un petit plantier situé tout près des vignes de Margaux — terroir graveleux typique du Médoc, bercé par un microclimat rare — Iris Pourpre bénéficie du même savoir-faire que son aîné : vendanges manuelles, vinification traditionnelle en cuves bois et inox, élevage patient en barrique pendant au moins un an.

Le millésime 2019, marqué par une météo extrême — canicules, sécheresse, mais aussi une fin d’été salvatrice — a donné naissance à des raisins concentrés, équilibrés et portés par une fraîcheur inattendue. La récolte, étalée du 25 septembre au 16 octobre, a permis un tri minutieux, presque artisanal.

L’assemblage ? 65 % Cabernet Sauvignon, 35 % Merlot. Une partition classique, mais jouée avec finesse : robe grenat intense, nez sur les fruits rouges et bleus, souligné de touches épicées et toastées. En bouche, c’est une caresse. Velouté, juteux, ample dès l’attaque, le vin déroule une matière soyeuse et gourmande, ponctuée d’un joli moka.

Le plus étonnant reste peut-être le prix : 13 €. Une somme modique pour un vin qui coche toutes les cases — identité, élégance, terroir, maîtrise technique. Un Haut-Médoc de grande tenue, sans la solennité guindée qui accompagne parfois les étiquettes prestigieuses.